Les addictions


DEFINITION

Selon Le Petit Larousse de la Psychologie dirigé par Michel Guillemot et Bethsabée Blumel, l'addiction peut se définir comme une relation plus ou moins aliénante d'un individu envers une substance (drogue, tabac, alcool, médicaments), une pratique (jeu, achat) ou une situation (relation amoureuse, secte).

Le concept d'addiction a le mérite de centrer la problématique non sur le produit ou sur l'acte, mais sur la psychologie du sujet.
Il souligne ainsi l'analogie entre le fonctionnement psychique d'un individu dépendant d'un toxique et d'un autre dépendant d'un comportement.
Il permet de relier les différentes conduites pathologiques de dépendance et invite à dégager les bases d'une compréhension commune de ce qui pourrait conduire des personnes à s'adonner à des pratiques qui aliènent sa liberté d'être et de vivre.

Selon le site psycom, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) définie l'addiction comme un « ensemble de phénomènes comportementaux, cognitifs et physiologiques, survenant à la suite d'une consommation répétée d'une substance psychoactive, associés à un désir puissant de prendre la substance, une difficulté à contrôler la consommation, une poursuite de la consommation malgré les conséquences nocives, un désinvestissement progressif des autres activités et obligations au profit de cette substance, une tolérance accrue et parfois un syndrome de sevrage physique ».

Les troubles addictifs regroupent l'alcoolisme, les toxicomanies, le tabagisme et les addictions comportementales.

ADDICTION ENVERS UNE SUBSTANCE

Selon Le Petit Larousse de la Psychologie dirigé par Michel Guillemot et Bethsabée Blumel, le concept de pharmacodépendance intègre toute substance dont le sujet ne peut se passer. Il permet de désigner le noyau commun aux différents produits, interdits ou autorisés: héroïne, cannabis mais aussi alcool, tabac, médicament ...

Selon le site psycom , il existe différentes addictions, nous allons dans un premier temps aborder le sujet des addictions à une substance.

Addiction aux substances illicites
Toutes les drogues illicites peuvent créer une dépendance, mais celle-ci est de nature variable selon les produits.

On distingue les psychostimulants (qui augmentent la vigilance et diminuent la sensation de fatigue comme la cocaïne ou les amphétamines) des opiacés, (qui ont un effet d'endormissement comme la morphine ou l'héroïne).
Certaines substances vont créer une forte dépendance psychologique sans qu'il y ait de dépendance physique (cocaïne par exemple), tandis que d'autres provoqueront une dépendance psychologique et physique à la fois (héroïne) ;
Les risques sont variables selon les substances : crises de panique, crises d'angoisse, surdose et coma, hypertension artérielle, etc...

Addiction aux médicaments psychotropes
Les tranquillisants et les somnifères entraînent des dépendances.

Selon Le Petit Larousse de la Psychologie dirigé par Michel Guillemot et Bethsabée Blumel, ce sont les psychotropes les plus prescrits.
La France bat le record du monde de consommations de benzodiazépines. Une des raisons de leur vaste succès est probablement le flou entourant leurs indications thérapeutiques, l'angoisse et l'anxiété étant des concepts particulièrement extensibles.
La dépendance se manifeste par l'impossibilité d'arrêter le traitement, par la tendance à augmenter les posologies et par un comportement d'automédication. Cette dépendance peut aussi bien être psychique que physique.

Addiction à l'alcool
L'alcool est la substance psychoactive la plus consommée en France. Il y a plus de 4 millions de consommateurs à problème ou à risque de dépendance.

Selon Le Petit Larousse de la Psychologie dirigé par Michel Guillemot et Bethsabée Blumel, la dépendance à l'alcool est la perte de la liberté de s'abstenir de l'alcool.

Les travaux sur la trajectoire de l'alcoolique ont permis de distinguer trois phases successives :
une phase asymptomatique sur plusieurs années, marquée par un début insidieux,
une phase relativement brève où se développe la perte du contrôle de l'ingestion d'alcool. Le sujet en abuse régulièrement mais n'en n'est pas encore dépendant,

la phase d'alcoolisme au sens stricte où apparaissent les signes d'alcoolisation chronique (tremblement des mains, crampes, perte d'appétit, etc...) ainsi que des troubles du comportement et du caractère (agressivité, jalousie, troubles sexuels, anxiété, dépression, etc...). Les troubles intellectuels s'aggravent avec une marginalisation professionnelle et affective. Les complications deviennent fréquentes (cirrhose, polynévrite, cancer, etc...).

Addiction au tabac
Même si la dépendance physique ne touche que 20 à 30 % des fumeurs, la dépendance psychologique ou « comportementale » est très importante. Le tabac est la substance psychoactive qui entraîne le plus de décès en France. En France, on compte 35.5 millions d'expérimentateurs et 13 milllions de fumeurs dépendants.
Selon Le Petit Larousse de la Psychologie dirigé par Michel Guillemot et Bethsabée Blumel, le tabac contient, une substance, la nicotine qui procure des effets agréables, diminue temporairement l'anxiété et sert de coupe-faim. Mais la nicotine est la responsable de la dépendance.

ADDICTIONS COMPORTEMENTALES

Selon l'Institut Fédératif des Addictions Comportementales, l'approche des addictions avec ou sans drogues se fait de façon globale.
Il existe des similitudes neurobiologiques et psychopathologiques et surtout comportementales entre les addictions avec produit et les addictions comportementales.

Les caractéristiques principales des addictions comportementales sont :
- l'impossibilité de résister à l'impulsion de s'engager dans le comportement
- la tension croissante avant d'initier le comportement
- le plaisir ou soulagement au moment de l'action
- la perte de contrôle sur le comportement.

Les conséquences négatives des addictions comportementales se répercutent sur toutes les composantes de la vie quotidienne : familiales, sociales, professionnelles, financières.

La dépendance aux jeux d'argent et de hasard est la principale addiction « sans drogue » Elle est responsable de surendettement, de dépressions, voire d'actes de délinquance.

Addiction aux jeux de hasard et d'argent
Selon l'Institut Fédératif des Addictions Comportementalesle jeu pathologique se définit comme une pratique inadaptée, persistante et répétée des jeux d'argent qui perturbe l'épanouissement personnel, familial ou professionnel. (Définition du Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders).

Addiction aux jeux vidéo
Ceci concerne essentiellement l'usage des jeux vidéo en réseau sur Internet et plus particulièrement les MMORPG (Massevely Multiplayer Online Role Playing Game : Jeux de rôle massivement multi-joueurs).
Des études ont montré que des joueurs excessifs de jeux vidéo (plus de 30 heures par semaine) pouvaient en être « addict ». Cette véritable addiction aux jeux vidéo ne concerne qu'une faible proportion de joueurs.

Addiction sexuelle
Le concept d'addiction sexuelle est apparu dans la littérature américaine en 1987. Patrick Carnes en 1983 et Aviel Goodman en 1997 ont étudié la notion d'addiction sexuelle, reconnue comme une maladie en Amérique du Nord mais pas en Europe.
La dépendance sexuelle ou addiction sexuelle se caractérise par un abus, une dépendance compulsive à l'acte sexuel qui devient le centre de l'existence avec une impossibilité à cesser ce comportement.

Addictions alimentaires
L'anorexie mentale et la boulimie appartiennent au champ des addictions. L'anorexie mentale s'y réfère par l'absence de nourriture, la sensation de faim et le plaisir à contrôler sa non-consommation d'aliments.
La boulimie s'y rattache par l'apaisement d'un état de tension, une perte de contrôle dans l'ingestion de la quantité de nourriture.
Dans les deux cas, on peut parler de dépendance physique et de dépendance psychique.

Autres addictions
Il existe aussi  les dépendances sectaires, les achats compulsifs et la dépendance à l'activité physique.

Pour en savoir plus : le site de l'Institut Fédératif des Addictions Comportementales

LE TRAITEMENT DES ADDICTIONS

Selon le site : psycom, la plupart des addictions sont des problématiques au long cours susceptibles de rechutes.
Certaines doivent être prises en charge par des équipes pluridisciplinaires.

La thérapie apporte un soutien et une information adaptée sur les mécanismes de la dépendance, les effets du sevrage. Elle permet de prendre du recul par rapport à ses problèmes, son histoire et le sens que peut y prendre l'addiction.

Des traitements médicamenteux peuvent être nécessaires dans la période de sevrage (traitements de substitution aux drogues ou au tabac, antidépresseurs, anxiolytiques).

L'hospitalisation peut être indiquée dans certains sevrages (alcool, drogues, médicaments) ou lors d'épisodes dépressifs.

Le soutien social aide à soigner les addictions. Des séances de thérapie familiale peuvent être proposées. Des groupes de paroles existent pour la plupart des addictions.

L'entraide mutuelle et les associations d'anciens dépendants apportent soutien et entraide pour les personnes touchées et leurs proches.


Sophie DENOYER

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